On dit qu’une pièce est clouée si elle n’a pas le droit de bouger car ce coup mettrait son Roi en échec (on parle alors d’un clouage absolu), ou si bouger conduirait à perdre une pièce qui se trouve derrière elle (on parle alors d’un clouage relatif). Ces deux types de clouage sont illustrés dans le diagramme suivant:
Le Cavalier en c6 est cloué par le Fou en b5. Il s’agit d’un clouage absolu, puisque les Noirs n’ont pas le droit de mettre leur propre Roi en échec. Le Cavalier en f6 est, lui, cloué de façon relative par le Fou en g5. Les Noirs ont en principe le droit de bouger ce Cavalier, s’ils acceptent (pour une bonne raison) de perdre leur Dame.
Comment profiter d’un clouage ?
Clouer une pièce peut être intéressant pour plusieurs raisons: la pièce clouée ne défend plus de façon efficace certaines cases, elle ne peut plus bouger et donc ne peut plus servir à attaquer, et enfin une pièce clouée est en danger d’être perdue si elle peut être attaquée. Un exemple est donné dans la position suivante:
Les Blancs gagnent le Cavalier noir en jouant 1.g5
La fin de la partie jouée à Port Erin en 2006 entre Evgeny Postny et Gary Quillan illustre une façon de profiter d’un clouage:
Un exemple de position où la pièce clouée ne défend plus une case très importante est donné dans la position suivante:
Bien que le Fou noir ne soit pas complètement cloué (il menace même de prendre le Fou blanc), il ne défend pas le case f8. Ceci permet aux Blancs de mater en un coup en jouant 1.Tf8#
Le clouage indirect
Il est aussi parfois possible de clouer une pièce de façon indirecte, par la menace d’accéder à une case importante, par exemple pour mater.
Le diagramme suivant, tiré de la partie jouée entre David Navara et Krishnan Sasikiran à Wijk aan Zee en 2009, illustre cette possibilité:
Le clouage en croix
Le clouage en croix est un clouage d’une pièce (ou plutôt un double clouage) effectué selon deux directions. Cette situation est illustrée dans le diagramme suivant: